Comme chaque matin, des travailleurs sans papiers guettent les voitures qui passent, postés au bord des sorties d’autoroutes et des stations-service. Ils attendent que l’une d’entre elles s’arrête et les embarque pour un job de quelques heures. Construction, peinture, maçonnerie, leurs services s’adaptent à ce qu’on leur propose, souvent pour un salaire allant de 5 à 10 dollars de l’heure. La plupart de ces travailleurs viennent à l’aube pour mettre le plus de chance de leur côté. Pour les moins chanceux et les retardataires, ils peuvent attendre parfois toute la journée un éventuel client..Le temps file, les voitures défilent, et les journées se ressemblent. Rien ou presque ne semble perturber cette routine incertaine, puisque les autorités n’interviennent que rarement, fermant ainsi les yeux sur l’exploitation de cette main d’œuvre conciliante et bon marché..Chaque année, des milliers de Mexicains traversent la frontière, venus chercher leur part du rêve américain. Attendre à proximité des stations-service, des sorties d’autoroutes ou encore des zones commerciales. Attendre parfois par dizaines, à partir de 6 ou 7 h du matin dans l’espoir de se faire embaucher. Voilà le quotidien réservé à bon nombre d’entre eux.
San Diego, USA, 2009